RR: vs Willy Goodman

Magnus, qui recevait des lettres anonymes depuis maintenant deux jours, décide enfin de se rendre au lieu de rencontre indiqué. L’air est froid et sec, l’hiver n’est pas doux cette nuit. Un frisson traverse le long de son dos, trahissant son doute et son inquiétude. Il approche lentement de la destination fatidique. Ses muscles raidissent en anticipation d’une embuscade. Un grincement de bruit métallique fracasse toutes les inquiétudes de Magnus. Un homme d’âge moyen grassouillet muni d’une chaise roulante sort de l’obscurité. L’homme de Dieu n’arrive pas à retenir sa surprise et le fixe du regard sans dire un mot.

Homme étrange: C'est moi qui vous envoie des lettres depuis quelques jours, je dois vous demander un petit service.

Magnus reprend ses esprits et s'agenouille devant le quarantenaire.

Magnus: Bien évidemment mon fils, de quoi as-tu besoin.

Homme étrange: Et bien disons que j'ai une dent envers Willy Goodman. C'est à cause de lui que je suis présentement dans cet état. Je n'ai rien d'autre que l'argent d'un go fund me que j'ai immédiatement entièrement investi dans des frais juridiques afin de pouvoir le mettre en prison.

Magnus: Et en quoi puis-je aider?

Homme étrange: Je sais que vous êtes un lutteur à la WWWF tout comme mon tortionnaire. C'est pourquoi quand vous allez l'affronter je veux qu'il comprenne ce que c'est de souffrir.

Magnus: N’as t’il pas déjà souffert? Il a déjà été battu intensément par Wade Dixon il y a quelques jours, quoi qu'être battue par Dixon ne doit pas faire si mal. Mais sache mon fils, que la vengeance ne te mènera pas loin dans la vie. Le pardon est une vertu fondatrice de la paix intérieure. Ne t’inquiète guère, je vais lui rendre la monnaie de sa pièce.

Homme étrange: Mouais, je comprends, merci de faire ça pour moi.

Magnus: Mon fils, je dois m’en aller, mais avant je tiens à faire quelque chose.

Magnus commence à prier sur les genoux de l’homme bedonnant. Un long moment gênant s'ensuit. Après cinq minutes qui ressemblaient plus à cinq jours, l’homme de Dieu se relève.

Magnus: J’ai prié pour vous et Dieu m'a écouté. Même si nous ne sommes pas à l’oratoire Saint-Joseph, ça devrait quand même marcher.

Le quarantenaire le regarde confus. Magnus retourne sur le trottoir et retourne sur son chemin. Les mains dans les poches et l’air confiant, prêt à gagner. L’homme en chaise roulante commence à sentir une sensation étrange dans ses jambes.

Homme étrange: Mais, mais c’est impossible! Je me lève, je peux à nouveau marcher! C’est un miracle! C’est donc ça qu’il voulait dire en parlant de l’oratoire Saint-Joseph. Je vais laisser ma chaise roulante ici en guise de tradition.