[Retour aux sources] Storyline

16 avril 2020, 9h40 - Philadelphie, Pennsylvanie

Vêtu d’un simple hoodie noir et d’un pantalon sport, Abraham Kennedy déambule discrètement dans un quartier malfamé de Philadelphie. Voulant passer incognito dans les rue de sa ville de naissance, l’acteur et catcheur retournait dans ces rues pour la première fois en près de 10 ans. Depuis longtemps, il avait délaissé son ancienne vie au profit de sa nouvelle ville d’adoption : Los Angeles. Puisqu’il y avait passé toute sa jeunesse, il n’avait rien oublié de ces briques, de ces trottoirs et de ces odeurs qui caractérisait si bien le coin et les rues de son enfance. Tout était intact, comme dans ses souvenirs.

Abraham arriva au coin de la rue et ouvrit la porte d’un vieux bâtiment en brique rouge. L’inscription au dessus de celle-ci était authentique aux années 50. Elle ne devait pas avoir été retouchée depuis un bon demi-siècle. Oeuvre d’art en soi, cette affiche indiquait simplement le nom de l’endroit : Jack Costello Boxing Club.

[The Duke] Abraham Kennedy :Rien n’a changé.

Marchant dans le corridor menant à la salle d’entraînement, Kennedy entendit le bruit sourd des gants de boxe qui cognaient contre des sacs de sable. L’odeur de sueur lui traversa le nez, comme à toutes les fois où il avait franchi le pas de cette porte. Et Dieu seul sait à quel point il était ici à tous les jours à une certaine époque.

L’ancien médaillé d’or olympique de boxe traversa le corridor qui débouchait dans la grande salle. À sa gauche, le vestiaire des occupants du gym. Des petits casiers en rangée avec une peinture turquoise à moitié écaillé par le temps et la chaleur. De vieux bancs de bois où les athlètes s’assoient pour mettre ou enlever les bandages sur leurs mains meurtris d’avoir trop frappé sur un sac de sable. À sa droite, le bureau des entraîneurs. Un petit cubicule où se trouvait trois vieux bureaux de bois francs avec des papiers éparpillés un peu partout.

Devant lui, se trouvait un vieux gym de boxe dans toute sa splendeur. Une quinzaine de personnes y étaient éparpillées. Quelques uns frappaient sur un sac, d’autres étaient en séance de shadow boxing ou de cordes à danser. Deux hommes étaient sur le ring central, en plein sparring. Jeunes et moins jeunes. Hommes, femmes, adolescents. Ils avaient tous de bonnes raisons pour être dans ce lieu mythique. Garder la forme, éviter de retomber dans un vice quelconque, s’éloigner de la rue et des trop nombreux gangs qui y avaient niché leurs opérations illégales. Certains jeunes avaient espoir de faire carrière dans le monde de la boxe et d’en faire leur vocation. La seule porte de sortie possible pour éviter de finir comme leur père : En prison ou avec un salaire minable dans un commerce ou une usine tout aussi minable. Pour eux, c’était du pareil au même. De toute façon, boxer, c’est la seule chose qu’ils savaient faire. Kennedy avait déjà été l’un de ces jeunes.

Abraham s’avança lentement à travers le gym, se laissant à nouveau imprégner par toutes les sensations que cet endroit lui procurait. Certains utilisateurs du gym l’avaient reconnus et avaient arrêtés leur entraînement pour le suivre du regard. Après tout, il était une grande vedette et sa photo se retrouvait sur le mur d’honneur des grands athlètes ayant déjà côtoyé ce gym. Rendu au abord du ring, il observa silencieusement la séance. Un grand gaillard se trouvait en compagnie de son entraîneur. Ce dernier, bien que grand, devait concéder un demi-pied à son jeune élève.

Jimmy Carter :Bouge tes pieds! Allez! Bouge plus vite. Frappe! Frappe! Jab. Jab. Crochet. Allez on recommence.

L’entraîneur travaillait avec beaucoup d’acharnement avec son jeune poulain. La séance prit fin après quelques minutes.

Jimmy Carter :Allez. Prends une petite gorgée d’eau et on recommence.

[The Duke] Abraham Kennedy :Tu n’as pas perdu la touche, Jimmy.

L’entraîneur reconnu immédiatement cette voix et se retourna vers Abraham Kennedy.

Jimmy Carter :À ce que je vois, Hollywood n’a pas oublié d’où il venait.

Carter descend du ring et fait une franche accolade à Kennedy.

Jimmy Carter :Content de te revoir Abby. Comment vas-tu?

[The Duke] Abraham Kennedy :En meilleur forme que jamais. Et toi?

Jimmy Carter :Je suis dans mon gym… C’est tout ce qui compte!

[The Duke] Abraham Kennedy :Ce jeune… Il est bon. Très bon.

Jimmy Carter :C’est Jeremiah Jones. 21 ans. Il est solide. Faut pas lui dire par contre, il a tendance à être un peu trop confiant en ces moyens…. Probablement le meilleur espoir depuis un certain Abraham Kennedy. J’espère qu’il ne fera pas l’idiot et qu’il ne deviendra pas un lutteur professionnel….

[The Duke] Abraham Kennedy :Bah… Tu sais comment t’y faire avec ce genre de jeunes… Je me rappelle avoir été un peu comme ça dans ma jeunesse.

Jimmy Carter :Dans ta jeunesse seulement, hein? Tu vas me faire croire que tu as changé?

Les deux hommes rient de bon coeur.

Jimmy Carter :Qu’est-ce qui t’amène à Philly?

[The Duke] Abraham Kennedy :Je venais voir ma mère. Je me suis dit que je pourrais arrêter faire un tour et saluer mon vieil entraîneur pendant que j’étais en ville.

Jimmy Carter :Ouais, ouais… Maintenant, explique-moi ce que tu fais vraiment ici, Abraham.

Kennedy sourit bêtement à Carter.

[The Duke] Abraham Kennedy :Tu connais trop bien… Je suis de retour sur le ring.

Jimmy Carter :J’ai vu… Pas mal pour un gars qui n’avait pas combattu depuis plus d’une décennie. Tu as l’air bien. Je suis heureux pour toi.

[The Duke] Abraham Kennedy :Ce n’était pas difficile de bien paraître face à mes adversaires des dernières semaines. Des combats pour reprendre la forme, rien de plus. Ça risque de se corser à partir de mercredi prochain. Le tournoi King of the Ring commence. Je veux le gagner Et j’ai la chance de mettre la main sur un titre dans un mois. Je dois être au meilleur de ma forme dans 30 jours. J’ai besoin de toi.

Jimmy Carter :Besoin de moi? Pourtant, je ne t’ai jamais vu aussi en forme Abraham… Tu es gros comme un taureau. Ta musculature rendrait jaloux n’importe qui dans ce gym. Tu es dans la forme de ta vie. Pourquoi tu as besoin de moi?

[The Duke] Abraham Kennedy :Physiquement, je parais bien Jimmy. J’ai un entraîneur et une diététicienne qui s’assurent que mon physique soit optimal pour les scènes ou je suis torse nu… Mais la forme physique et la forme de combat, c’est deux choses différentes. Tu me connais, je ne laisse rien au hasard dans la vie. C’est pour ça que j’ai autant de succès dans tout ce que je fais. Ça me permet d’avoir une confiance inébranlable en mes moyens. J’ai un mois important et chargé à la WWWF et un tournage qui me prend énormément de temps. J’ai besoin que tu opères ta magie pour que je sois encore meilleur sur le ring.

Jimmy Carter :Abby… La dernière fois que je t’ai suivi à la WWWF, je me suis fais kidnapper et battre par ce cinglé de Jim Petterson… Je t’avais dit à l’époque que c’était terminé pour moi et que tu devais te débrouiller par toi-même… Je n’ai pas envie de revivre une histoire de la sorte.

[The Duke] Abraham Kennedy :Tout ce que je te demande, c’est un mois. Pas besoin de me suivre sur la route pour mes combats. Tu peux rester chez moi à L.A. Écoute, tu fais combien en une année ici? 75 000$? 100 000$? Je t’offre le double pour un mois, si tu t’installes chez moi pour m’entraîner. Cet argent va te permettre d’améliorer le gym et de prendre soin de tes poulains comme il se doit… Ne me fais pas croire que Harold et Billy ne peuvent pas faire rouler cette place à deux pendant 30 jours. Penses-y bien

Jimmy Carter :Jeremiah commence sa carrière pro en juin… Je ne peux pas le laisser seul un mois…

[The Duke] Abraham Kennedy :Amène-le avec toi. Il peut rester chez moi, je paie pour toutes ses dépenses. Et en plus, j’ai tout ce qu’il faut pour s’entraîner à la maison. Mon gym est aussi complet qu’ici. On pourra s’entraîner ensemble. Vois ça comme un camp d’entraînement au soleil. Je mets aussi mon entraîneur et ma diététicienne à son service. Tu trouveras pas mieux pour le kid, Jimmy.

Jimmy Carter :Je ne sais pas…

[The Duke] Abraham Kennedy :Hey, le jeune!

Jeremiah se retourne et fait face à Kennedy. Il semble particulièrement surpris de voir une vedette dans un gym aussi reclus.

Jeremiah Jones : O...Oui m’sieur?

[The Duke] Abraham Kennedy :Est-ce que t’as déjà été en Californie?

Jeremiah Jones : Non m’sieur…

[The Duke] Abraham Kennedy :Fais tes valises. Jimmy et toi, vous partez ce soir en direction de Los Angeles.