004 - Le mal aimé (Johnny Puke Finale KOTC Part I)

Les rails du métro grinçaient alors que les wagons continuaient de s’enfoncer dans les entrailles des tunnels new yorkais. Le wagon dans lequel était assis Ray Jackson était pratiquement vide. Le lutteur n’était accompagné que d’un jeune couple dans la vingtaine qui se bécotaient et d’un vieil homme, possiblement sans abri, endormi sur son siège. Buvant une cannette de bière confortablement assis dans son coin, Jackson observait ce qui se déroulait autour de lui, sans dire un traître mot. Le train diminue sa vitesse de croisière et s’arrête à une station. Le couple se lève et passe devant l’itinérant sans lui jeter un seul regard, comme s’il n’existait pas. Ils quittent le wagon, les portes se referment et le train poursuit son trajet vers le prochain arrêt. Jackson sourit en repensant à la scène qui venait de défiler devant lui.

°Hardcore° Ray Jackson : Johnny Puke et ce clodo… Même combat. Ne te méprend pas sur mes intentions mon petit Johnny. Je ne veux pas faire la même erreur que tes derniers adversaires et faire une mauvaise lecture de ce que tu es réellement. Je ne te compare pas avec l’état civique de ce triste personnage qui est devant moi. Loin de moi l’idée de tomber dans ce vieux cliché sur utilisé par les Cueto et les Juventud de ce monde et dire que tu es instable psychologiquement, que tu ressembles à un de ces putains de sans abri ou que tu n’es qu’un foutu concierge. Ils font tous fausse route pour la simple et bonne raisons qu’ils ne savent quoi dire sur toi. Tu es l’incompris. Le mal-aimé. Tu es difficile à suivre Johnny. Les autre types de la fédération semblent avoir beaucoup de difficulté à cerner le « personnage » qu’est Johnny Puke. Ils ne te comprennent pas mon vieux. Tu es insaisissable. Les conneries et les stupidités que j’ai entendu à ton endroit dans les dernières semaines me font questionner à savoir si les autres lutteurs prennent simplement de t’écouter et font l’effort de te comprendre. Ce n’est pourtant pas si difficile, mais ils préfèrent les raccourcis intellectuels et revenir sans cesse sur le même refrain.

Le train s’arrête à une autre station et un groupe de trois jeunes hommes entrent dans la wagon de Jackson. Ils s’assoient près du vieillard toujours endormi.

°Hardcore° Ray Jackson : Non… Le combat que tu partages avec cet homme face à moi, c’est le regard que les autres portes sur toi. Tu vois Johnny, cet enfoiré pourrait bien être mort depuis des heures que personne ne l’a remarqué. Et peut-être bien qu’on ne le remarquera pas avant demain matin. Il appellerait à l’aide, victime d’une malaise qu’on l’ignorerait encore, continuant notre chemin sans même détourner le regard. L’être humain aime bien fermer les yeux sur ce qu’il ne comprend pas, ce qu’il ne saisit pas. Faire tout simplement comme ci ça n’existait pas. Au même titre que les autres membres de la compagnie ferment les yeux sur toi, préférant ne pas t’élever te reconnaître à ta juste valeur. Dis-moi que j’ai tort Johnny. Tu es de retour depuis… quoi… quatre mois? Tu as peut-être perdu deux combats? Tu as remporté le titre IC, le titre Tag Team… Une demi-finale à King of the Ring et une finale à King of the Cage. Qui dit mieux parmi les autre combattants? Et on ne t’a jamais vu plus haut que le 4e échelon du Power 5 de la WWWF. On ne parle que de Kennedy, Cueto, Juventud, Sabu et Triple H. Est-ce que c’est normal? Bien sûr que non.

Les trois jeunes hommes qui venaient d’entrer dans le wagon commencent à s’en prendre au vieil homme en lui passant la main au visage et en le bousculant légèrement.

°Hardcore° Ray Jackson : Et le manque de respect qu’on porte à ton talent et tes accomplissements commence à peser lourd sur tes épaules, pas vrai? On est tous un peu des bêtes de foire. On veut tous une certaine forme de reconnaissance pour notre bon travail et nos réussites. Lorsqu’on n’obtient pas ce que l’on mérite, il y a deux options. La première est d’abandonner. La deuxième, et c’est la voie que tu as décidé de suivre, c’est de mettre les bouchées doubles pour attirer l’attention. Et de prendre tous les moyens possibles pour y arriver. Un peu comme le gamin à l’école qui perturbe les autres élèves et qu’on sort de force, mais qui résiste en s’accrochant au cadre de porte et en criant. Il finit pas obtenir ce qu’il veut. Tes pitreries des dernières semaines commencent finalement à attirer les projecteurs sur toi. Un mélange d’appel à l’aide et un moyen peu efficace de remplir le vide de ta vie, il faut l’admettre. Avant, c’était les jeux de hasard et les dettes qui s’empilaient, maintenant c’est une diabétique en triporteur que tu trimballes un peu partout comme trophée.

Les jeunes sont de plus en plus virulent envers le sans abri.

°Hardcore° Ray Jackson : Johnny… Johnny… Johnny… Ne fais pas l’erreur de m’associer à ces pauvres tarés de Matanza Cueto et Bray Wyatt. C’est vexant venant de la part d’un co-équipier. Tu as prouvé que tu étais plus intelligent et plus vif d’esprit que ça. Ce genre de bassesse, ça ne te ressemble pas. Tu sais très bien que nous n’avons qu’en commun notre style violent et décadent. Rien de plus, rien de moins. Je n’ai pas la prétention de devenir la tête de proue des grosses brutes de la WWWF. Je ne fais que mon boulot et ce que Syndicate s’attend de moi. Je préfère laisser le spotlight aux autres membres de l’équipe et faire mon travail dans l’ombre. Contrairement à Cueto et The Fiend, je ne joue pas la carte du « monstre » et je suis un libre penseur. Je n’ai aucunement besoin d’une figure paternelle pour me dire quoi faire et comment agir. Je suis libre de mes actions et c’est là toute la différence. Ce libre arbitre me permet d’ailleurs d’être plus dangereux que ces bêtes de foire. Je n’ai pas besoin de l’autorisation de qui que ce soit pour me mettre en action. C’est d’ailleurs ce qui devrait t’inquiéter en vue de notre combat. Je n’ai personne pour tenir mes chaînes.

L’un des trois gamins pousse le vieil homme de son siège. Ce dernier s’échoue par terre et reprend lentement ces esprits. Il n’est visiblement pas dans tous ces états. Jackson ne détourne pas le regard et s’adresse aux assaillants calmement.

°Hardcore° Ray Jackson : Je vous conseille fortement de le laisser tranquillement.

Les trois jeunes hommes se retournent vers Jackson.

Dude : Sinon quoi? Qu’est-ce que tu vas faire pauvre con? On est trois et t’es seul.

Jackson écrase la cannette de bière dans sa main et la lance au sol. Il se penche et récupère sa batte de baseball qui était à côté de son banc.

°Hardcore° Ray Jackson : Justement petit… Vous n’êtes que trois…

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- Achievements - Euro Champion x1, Tag Team Champion (w/ Frank Dux) x1, Hardcore Champion x2, Mention