Goon, baby, gone! (Goon - RR)

Chong Lee: Johnny, qu’est-ce que tu fais? Ça fait trente minutes que je t’attends. Johnny, as-tu été voir le tableau pour le KOTR? Il est sorti cette semaine.

Johnny Puke: Écoute, je vis dans une maison mobile, j’ai à peine assez d’argent pour me nourrir adéquatement. Je ne possède aucun de ces bidules électroniques qui vous bousillent le cerveau. Et de toute façon, ta baraque est tellement grosse et laide qu’elle bloque probablement toutes les ondes qui pourraient se rendre jusqu’ici.

Chong Lee: Grosse, oui, mais laide? Fais attention à ce que tu dis. Cette baraque, comme tu dis, elle a appartenu à de grandes vedettes et c’est ma plus grand fierté. Et si quelqu’un s’attaquait à mon manoir, et bien cette personne ne serait plus dans ce monde pour raconter son histoire.

Le lutteur regarde son manager dans un élan d’incompréhension.

Chong Lee: Bon, peu importe. Tu es dans le bracket. Tu affrontes Goon au premier tour.

Johnny Puke: Ah. Le gars que Duke vient de détruire deux fois de suite! Gros challenge. Au deuxième tour, ça va être qui?

Chong Lee: Johnny, un combat à la fois… Justement, s’il vient de perdre ses deux derniers combats, il va vouloir rebondir. Surtout contre le partner de celui qui vient de le battre. Kennedy est un des meilleurs lutteurs de la fédération.

Johnny Puke: Je suis un meilleur lutteur que Kennedy. Je suis le plus naturel des deux. Mais je le respecte et c’est pour ça que j’ai accepté de former Puke & Duke avec lui. Si je veux entreprendre tout ce que je veux entreprendre, je me dois d’avoir au moins un allié. Et Kennedy est le seul qui pourrait réellement m’aider à atteindre les sommets de la fédération.

Chong Lee: Tant que mes poches profondes se remplissent d’argent, je ne m’y opposerai pas. Mais si cette alliance finit par être une distraction, j’aurai une discussion déplaisante avec ce Kennedy. Déplaisante… pour lui.

Avant même que Puke puisse répondre à sa phrase, Lee quitte les lieux, laissant le lutteur seul au pas de la porte de sa roulotte.

Johnny Puke: Encore des menaces! Tout ce que tu sais faire, c’est menacer les gens. Tu ne fais peur à personne. Je n’ai pas peur de toi! Un jour, je te confronterai, tu verras. Tu verras que Johnny Puke ne courbe l’échine devant personne, qu’il n’a peur de rien et qu’il ne reculera jamais. Je me suis fixé des objectifs précis et je les atteindrai.

Chong Lee était déjà parti, mais Puke continuait à parler comme si son manager était encore présent. Comme pour se prouver à lui-même qu’il n’avait pas peur.

Johnny Puke: Pour ce qui est du Goon, quelle perte de temps. On parle ici d’un benchwarmer, tellement mauvais au hockey qu’il a cru bon de se recycler en jobber dans la WWWF. Vu le niveau actuel de la fédération, peut-être arrivera-t-il à gagner un ou deux combats par chance, mais contre un ancien champion comme moi, il n’a aucune chance. Je peux d’avance prédire comment le combat de mercredi prochain se terminera. J’ai remporté mes trois premiers combats aisément, sans même recevoir aucune prise de la part de mon adversaire dans certain cas. En fait, des gars comme le Goon, Vince ne devrait jamais les accepter dans la fédération. La lutte, c’est un art. C’est un sport dangereux et il y a une certaine technique qu’il faut absolument maîtriser. Un imposteur comme le Goon n’est pas un professionnel et ne le sera jamais. Généralement, ce genre de durs à cuire sont des dangers publics, ils n’ont rien dans la tête et tout dans les muscles. Mais à regarder le Goon, faut croire qu’il a ni un ni l’autre. Il est un figurant dans cette ligue, un enforcer dont la seule utilité est de boucher les trous dans la carte de Road Rage. C’est typique, les favoris pour un tournoi comme le KOTR, on leur donne souvent un laissez-passer ou un combat facile pour débuter du bon pied. Eh bien… Goon est mon laissez-passer.

Soudainement, Puke prend conscience qu’il parle dans le vide. Peut-être dans l’espoir de se gonfler à bloc, il se permet de terminer son monologue.

Johnny Puke: Un vent de changement souffle sur la WWWF. J’incarne ce vent de fraîcheur. La WWWF entame une nouvelle étape de sa longue vie, après avoir longtemps été sur le respirateur artificiel. Plusieurs visages refont surface, des anciens comme des nouveaux. Mais c’est le retour fracassant du mal-aimé Johnny Puke qui fera le plus parler. Et comment on me remercie? En m’excluant du Power 5. Typique cheapshot de Vince McMahon ça. Préférer mettre des pseudo-champions au lieu de dresser un portrait du vrai top 5 de la WWWF. Je leur prouverai qu’ils ont tort. Bientôt je serai Johnny Puke, le King of the Ring!
.