Tag team: vs Uso's Halloween Havoc

Magnus marche lentement entre les murs du Vatican. Ennuyé par le calme avant la tempête des problèmes de la sainte cité, il décide de sortir pour prendre de l’air. Rome est moins peuplée à cette période de l’année, les touristes sont retournés chez eux et l’air devient saisissant. C’est avec un sac contenant diverses pâtisseries italiennes qu’il se dirige vers le parc où le dévoué prévoit rencontrer son mentor et ami de toujours: Johann Schmidt. Magnus marche sur les feuilles mortes sur son passage, ce son, pouvant sembler anodins, rappelle au dévoué à voir la beauté dans tout. Dieu est partout est donc, tout devrait être célébré. Peu importe à quel point quelqu’un ou quelque chose peut sembler inutile est en réalité un don du Seigneur, peu-importe son importance. Si tout est planifié par Dieu, alors tout à une valeur et doit être aimé. Magnus, qui malgré tout doit être sujet de spécimens qui défient cette règle (comme les Uso par exemple), réussi à voir du bon dans tout son environnement. Comme quoi même dans un monde violent comme celui de la lutte, la beauté de Dieu reste omniprésente. La calme de la capitale italienne en automne que ressent Magnus est la chose la près du paradis qu’il n’ait jamais vécu. Ce calme, par contre, le met dans une certaine transe et ce dernier en oublie presque qu’il vient d'arriver à la Villa Borghese, sa destination. Un écureuil passant par là, ramène le dévoué à la réalité. Johann Schmidt se trouve à à peine quinze mètres de lui. Maintenant revenue à ses esprits, Magnus se dirige vers son cher ami avec l’intention de lui parler de son prochain combat. Johann, lui, attend patiemment son arrivée en lisant sa bible de poche depuis trente minutes maintenant. Magnus s'assoit à côté du vieil homme.

Johann Schmidt: J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi.

Magnus: Hum?

Johann Schmidt: Timothée 4:7, un verset que j’ai toujours aimé et qui m’a souvent fait penser à toi. Tu es un combattant, tu aurais dû te noyer au moins une douzaine de fois, mais tu persistes toujours à remonter au dernier moment. J’avais vu ça en toi la première fois que tu es entré dans mon monastère. D’ailleurs c’est étrange, mais je crois te voir troubler pour la première fois depuis bien longtemps. Que se passe-t-il?

Magnus: Je me voie à devoir affronter les Uso, des hommes qui me répugnent profondément. Je me sens coupable de les voir comme des déchets de la société. Mais je n’arrive pas à changer cette perception, leurs mots sont vides et me sont aussi ennuyant qu’un cours de mathématique l’est pour un enfant de dix ans. Leurs discours sont interminables pour en rajouter.  J’aimerais que le Seigneur me montre ce qu’il y derrière ces brebis tatoués. Malheureusement, quand je veux regarder à travers eux, regarder ce qu’ils sont au plus profond, je ne vois que du vide.

Johann Schmidt: Il n’y a pas à avoir de honte, Dieu ne nous a pas tous créés égaux, certains existe seulement pour être un obstacle pour un autre homme. Ces “Uso” dont tu parles ne sont rien d’autre que des obstacles que Dieu a mis sur ta route pour te préparer à un plus grand obstacle dans le futur.

Magnus: Bien évidemment, mais on dirait que mes actions sont désordonnées face aux obstacles. On dirait que devant quelque chose d’inutile je perds mes moyens. Comment pourrais-je me conditionner à me battre contre le vide? J’ai appris bien jeune à pouvoir voir l’âme des gens au lieu de regarder leur visage. Pourtant certains n’ont qu’une façade sans fond à présenter.

Johann Schmidt: J’ai vécu trop longtemps sans savoir que la vie devient si belle quand on apprend que toutes nos actions font partie du plan de Dieu. Il n’y a plus grand chose de stressant quand on sait que ce n’est pas nous qui dirigeons nos actions, mais bien le Seigneur lui-même. Perdre confiance en soi-même serait comme douté des actions de Dieu.

Magnus: Je suppose que tu as raison, tu fais un bon point. Dieu m’a toujours guidé et m’a amené à la personne que je suis actuellement. Passé d’un enfant pauvre à Val-D’or jusqu’à cardinal au Vatican, c’est vrai qu’il m'a emmené si loin mon doux Seigneur.

Johann Schmidt: Dans ce cas, le Seigneur t'emmènera encore plus loin si tu lui fais confiance.

Magnus: Je dois t’avouer que ce combat n’est pas la seule chose qui me porte inquiétude. Tu dois le savoir étant donné que tu suis mes combats, mais j’ai un partenaire au nom de Dixon qui est très mal en point. Il a tout genre de problèmes, mais principalement des problèmes d’alcool. Avant de venir ici, j’ai été le voir chez lui et sa condition s’est encore plus empirée depuis qu’il a perdu un tournoi contre moi. Je ne sais pas quoi faire de lui. Devant toi, Johann, je suis plus à découvert, plus vrai, mais devant mes compagnons lutteurs je me montre froid parce que je suis la personne en charge, l'aîné si on veut. Dixon est mon protégé le plus près et le voir tombé dans cette spirale me fait questionner mes façons. Il n’a jamais eu de père et on dirait que je me sens destiné à le guider. J’ai l’impression que Dieu m’a mis sur sa route de la même façon que tu as été mis sur la mienne. J’ai davantage l’impression de pouvoir le comprendre étant donné que j’ai déjà été aussi bas que lui.

Johann Schmidt: Mon cher Magnus, tes intentions sont plus qu’honorables, mais tu ne peux en aucun cas comparer ta situation de tes dix-huit ans à la sienne actuellement. Tu étais un jeune homme qui avait déjà trop vécu pour quelqu’un de ton âge. La seule erreur que tu avais commis était de te blâmer pour quelque chose qui n’était pas de ta faute. Alors que Dixon est un homme à part entière qui s’est créé des problèmes parce qu’il n’arrive pas à bien gérer sa vie. Je comprends que tu ne veux pas blâmer ton ami, surtout si tu sens un sentiment de responsabilité envers lui, mais tu ne peux pas t’accuser d’avoir commis ses erreurs à sa place. Dieu aussi l’a mis sur ce chemin pour qu’il en sorte plus fort, le fait que tu sois devant moi en ce moment et non à ses côtés montre aussi qu’il doit relever cette épreuve seul. Maintenant, la seule question qu’il reste à se poser est; aura-t-il la force ou même la volonté de changer, d’avancer, de devenir meilleur. Si un pécheur est son seul ennemi, même Dieu lui-même ne pourra lui faire quitter ses façons.

Même si Magnus, au fond de lui, n’est toujours pas entièrement libéré du poids des regrets, ces mots lui font souffler un soupir de soulagement.

Johann Schmidt: Tu as toujours été humble Magnus, c’est ce qui va te donner l’avantage contre ces deux sobriquets prétentieux. Jon Uso et Joshua Uso pensent vraiment pouvoir diriger le monde? Deux rats qui ne savent même pas comment s’exprimer correctement. Dieu a mis en garde ceux qui essaieraient d’adorer autre Dieu et ces deux là se prennent définitivement tous deux pour des Dieu et s’adorent plus que le Seigneur. Le destin dont je te parlais tout-à-l’heure s’applique aussi pour eux, si ils vivent une gloire facile actuellement c’est parce qu’une douloureuse humiliation s’en vient à grand pas pour eux. Magnus, s’il y a une chose que j’espère que tu as retenu de mes enseignements c’est que le bonheur à court terme est le pire poison auquel l’humanité s’est adonné.

Magnus: Il me paraît encore impossible qu’ils se croient l’avenir de la WWWF. Comment peut-on perdre pied avec la réalité à ce point?

Johann Schmidt: Voilà pourquoi prier change des vies. D’ailleurs je tenais à te demander, à quoi pries-tu ces temps-ci?

Magnus: N'est-ce pas une question un peu personnelle?

Johann Schmidt: À mon âge les secrets seront emportés dans la tombe en peu de temps de toute façon et il y a bien longtemps, au monastère, tu me disais tout ce qu’il se passait entre le Seigneur et toi.

Magnus: Et bien je prie souvent pour le bien de mes proches et même pour mes opposants parfois. Je prie pour que la douleur que chacun ressent à l’intérieur soit vite dispersée. Je prie pour que Dieu efface la tempête de mauvaise expérience que chacun a vécu. Et évidemment, je prie pour de la force, qu’elle soit physique ou psychologique, il ne passe pas une journée où je ne demande pas au Seigneur de rendre meilleur. C’est sûrement la raison pour laquelle je fais face à autant de défis depuis que j’ai commencé la lutte. Je prie surtout pour Dixon ces temps-ci.

Johann Schmidt sourit en regardant le ciel.

Johann Schmidt: Tu es un homme bon, Magnus, malgré ce que tu veux laisser paraître devant ton coéquipier. Tu es plus souple que tu voudrais l’être. Cela fait la force de votre duo, vous êtes soudés et vous avez souffert ensemble. Même si vos opposants sont frères de naissance, vous allez plus loin. Les Uso paraissent identiques car ils le sont, mais il n’y pas plus de profondeur à leur relation. Deux coquilles vides qui s'entre-complimentent à longueur de journée. Il est impossible de pouvoir faire n’importe quelle avancée que ce soit si on ne reçoit jamais d’avis contradictoire. Ces hommes, même dans une décennie, seront encore au même point qu’ils sont actuellement, peut-être même qu’ils auront régressé.

Magnus: Dis donc, on dirait presque que tu imites les Uso a parler indéfiniment de cette façon.

Johann Schmidt: Ah, ne m’insulte pas de la sorte. Les nuages commencent à se former. La dernière chose que je veux c’est de mouiller mes vêtements après une si belle conversation.

Magnus et son Johann Schmidt se lèvent et quittent le parc Villa Borghese pour se diriger vers un café à proximité. Les nuages remplissent le ciel et peu après la pluie commença. La pluie tombe lourdement sur le béton qui était, il y a seulement quinze minutes, encore sec. La pluie est souvent synonyme de mauvais présage, un mauvais présage pour les impurs de la fédération. Un futur gris et froid s’annonce pour Jon Uso et Joshua Uso, leur arrogance sera punie par la vengeance de Dieu.