Chef Johnny vous cuisine... (Juventud - KOTC)

Le studio de télévision est complètement désert. Les projecteurs pointent vers un comptoir fait sur le long. Il s’agit d’un studio d’émission culinaire.

Une voix se met à entonner un jingle rappelant celui d’une émission de cuisine.

Johnny Puke: Et maintenant, accueillez votre animateur… Chef Johnny!

Puke sort des coulisses et se place sous les projecteurs, derrière le large îlot.

Johnny Puke: Bonjour à tous et à toutes et bienvenue à mon émission de cuisine. Cette semaine, nous cuisinerons un grand classique de la cuisine mexicaine… le TACO!

Puke prend une pause et sourit aux caméras éteintes.

Johnny Puke: Pour ce faire, j’ai besoin de ma co-animatrice diabétique Marcelle!

La femme en triporteur sort des coulisses à son tour. Sur son véhicule sont disposés les différents ingrédients pour fabriquer les tacos. Puke les prend et les dépose devant lui sur le comptoir.

Johnny Puke: La première étape est de faire cuire la protéine de votre choix. Pour cette recette en l’honneur de mon adversaire mexicain, j’ai choisi le boeuf. Généralement, je proposerais d’utiliser de la viande hachée, mais puisqu’on parle de Juventud, j’ai plutôt opté pour une viande à chier. C’est-à-dire une viande de piètre qualité qui représente parfaitement Juvi. Pas du Angus, du triple A, du filet mignon etc. Des caliss de restes, des cubes qu'on utilise pour la ragoût plein de nerf et plein de gras. J'aurais pu aussi prendre des coeurs de poulet,  l'affaire la plus dégueulasse au monde, mais t'es juste un maudit sans coeur. Bon… Puisque c’est la partie centrale du taco, la cuisson de la viande est primordiale: elle doit être cuite à la perfection et doit être servie encore bien chaude et juteuse. Muy caliente y jugoso. Un peu comme toi, n’est-ce pas Juvi? Le Juicy King. Comme toute bonne viande à taco, mon Juvi, tu as besoin d’assaisonnements pour camoufler ton côté insipide et fade. Des épices qui te rendent picante alors qu’en réalité tu es sans intérêt, blafard. Ton exubérance camoufle ton manque de personnalité. C’est correct, j’imagine que c’est un mécanisme de défense bien normal. Si j’étais pris à être à ta place, je ferais probablement la même chose.

Pendant qu’il parlait, Puke avait bien pris soin de faire cuire la viande dans une grande casserole. Il pointa ensuite, pour les caméras qui ne filmaient même pas, le plateau d’ingrédients que Marcelle lui avait apporté.

Johnny Puke: La magie des tacos c’est que vous pouvez y mettre plusieurs ingrédients selon vos goûts et vos préférences. Que ce soit de la laitue, des poivrons, des tomates ou même de la guacamole, tout est permis. Les possibilités sont presque infinies. Pour garnir mon taco à l’image de mon ami Juventud, j’ai choisi quelques ingrédients de choix pour bien le représenter. Je commence avec quelques morceaux de miroir brisés que je vais ajouter à la viande. Parce que Juvi aime bien se regarder dans un miroir pour admirer ses pectoraux. Il adore se pavaner avec sa ceinture de champion et tient à rappeler à la moindre occasion à quel point son palmarès est plus garni que celui des autres. C’est au temple de la renommée du narcissisme que tu devrais être intronisé, Juvi, pas au temple de la WWWF. Ton palmarès n’impressionne personne ici. La majorité de tes titres ont été remportés lors de période creuses de la WWWF contre des adversaires de second rang.  Ajoutons à notre recette des morceaux de carton, simplement parce que le mot carton ressemble au mot cartel et que ça me fait bien marrer. En plus, ça te représente parfaitement: aussi vide et aussi solide qu’une belle grosse boîte de carton.

Puke prit le plateau d’ingrédients et le versa au complet dans la casserole.

Johnny Puke: Bon, je ne ferai pas une liste exhaustive de tous les ingrédients que j’ai choisi pour représenter mon cher Juvi. J’ai pris des objets pêle-mêle pour illustrer à quel point Juvi est un gros n’importe quoi. Un morceau de tissu déchiré le long de la couture pour représenter ses discours trop souvent décousus; des écrous et des boulons parce qu’il manque de finition; des pissenlits tout écrasés et tout blancs, vous savez le genre de pissenlit dont les composantes s’envolent au moindre coup de vent… Cela représente le fait qu’il n’est plus l’homme qu’il a déjà été. C’est quand même dommage que maintenant tu doives te cacher derrière ton petit Cartel pour te donner plus de poids dans la balance hein? Se cacher derrière Dario et être prêt à recevoir ses ordres dans le seul but d’obtenir un semblant de prestige et de notoriété. C’est d’une tristesse... Votre petite campagne de bullying ne fonctionnera pas tant qu’il y aura Syndicate dans les parages.

Johnny Puke: Et puis, il manque l’ingrédient final: la coquille. Tout comme notre ami Juventud, la garniture du taco se cache, se masque derrière une coquille rigide. Cette carapace n’est en fait qu’un subterfuge, une illusion de dureté alors qu’en réalité il n’en est rien. N’oublie pas, Juvi, qu’un taco ça se brise tellement facilement. Tu fais juste croquer dedans qu’il se défait en mille morceaux. Au moindre coup, elle craque et casse. J’imagine que ce que j’essaie de démontrer, Juvi, c’est à que derrière ta grandiloquence se cache un être fragile et je le prouverai à tous à Road Rage. Je crois que tu l’as eu trop facile depuis ton retour à la compétition. Tu es arrivé en bombant le torse et on t’a tout de suite donné le titre Européen comme s’il te revenait. Il n’y a aucun mérite dans ce que tu fais. Il est temps que tu tombes de ton piédestal, que tu abandonnes tes chimères et que tu affrontes la réalité une bonne fois pour toute. Un combat de lutte ne se gagne pas en faisant aller sa grande gueule mais se gagne plutôt avec ses poings. Et j’ai des petites nouvelles pour toi: mes poings sont taillés sur mesure pour péter ta grande gueule. Si bien que ma motivation première c’est que de t’arranger le portrait afin que tu ne puisses plus l’ouvrir pendant un bon bout de temps, ta grande gueule. Et si tu veux, après notre combat, je viendrai te cuisiner des belles recettes que je te donnerai en purée pour que tu puisses te nourrir pendant ta convalescence.

Puke finit d’assembler son taco.

Johnny Puke: Hey Marcelle, enfin de la bouffe que tu peux manger malgré ton diabète!

Marcelle: Franchement, y’a l’air dégueulasse ton taco. Ton Juventud est tu si pire que ça?

Johnny Puke: Je pense que Bad News Brown serait pas mal fier de ma recette...

Johnny sourit et tend l’assiette à Marcelle qui n’a pas l’air très enthousiaste. Elle finit par céder et prend une petite bouchée, ne connaissant rien de la recette de Puke.

Marcelle recracha sa bouchée se dirigea rapidement dans les coulisses pour vomir.

Johnny Puke: Maudit que c’est overrated des ostis de tacos!