[Le théâtre de ma vie] - Kings of War Finals Part One

PROLOGUE entre côté jardin. Il se place à l’avant scène, au centre. Il frappe, de son pied, les douze coups de théâtre.

[PROLOGUE] Morgan Freeman -

Deux clans, égaux en noblesse,
Dans la belle WWWF, où nous plaçons notre scène
Sont entraînées par d’anciennes querelles,

Des entrailles prédestinées de ces deux ennemis,
A pris naissance, sous des astres défavorables,
Une rivalité viscérale,

La ruine, néfaste et lamentable, de leur haine,
Parviendra à ensevelir l’amour que leur public,
L’un pour l’autre, conçoivent,

Les terribles péripéties de leur fatal rivalité,
Et les effets de la rage obstinée de ces clans,
Que peut peut seule apaiser la victoire de Bitter Rivals,
Vont être exposés sur notre scène.

PROLOGUE quitte côté jardin. Bruit de fanfare. Un cortège entre côté court. Ils tiennent un char allégorique orné d’or et de soie pourpre. À la suite du cortège, se trouve TAZZ et TRIPLE H. Le cortège dépose le char et se place en arrière scène, au centre. Ils forment le CHOEUR.

ABRAHAM KENNEDY sort du char. Il est drapé d’un costume de la mythologie grecque. Le titre Undisputed autour de la taille. Au moment de sa sortie, TAZZ, TRIPLE H et CHOEUR font la révérence.

[TAZZ] Peter Dinklage - Oh, Abraham Kennedy! Champion des champions, légende des légendes!

[TRIPLE H] Sean Bean - Oh, Abraham Kennedy! Notre leader incontesté!

[CHOEUR] - Oh, Abraham Kennedy! Maître suprême de la WWWF!

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Relevez-vous… Relevez-vous mes chers sujets, mes fidèles subalternes. Relevez-vous devant la grandeur de ma présence.

TAZZ, TRIPLE H et CHOEUR se relève. ABRAHAM KENNEDY se positionne au centre de la scène.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Ainsi, donc, la finale de Kings of War se prépare. L’affrontement ultime qui couronnera la meilleure équipe de la fédération.

[TAZZ] Peter Dinklage - Maître Kennedy. Merci de nous offrir la chance de combattre à vos côtés.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - TAISEZ-VOUS! Vous n’êtes que des sous-fifres. Vous parlerez lorsque je l’ordonnerai. Est-ce clair?

[TAZZ] Peter Dinklage - Oui maître.

[TRIPLE H] Sean Bean - Oui maître.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Bien. Qu’on amène notre premier adversaire devant moi. Qu’il soit ébloui par ma prestance et mon talent.

TAZZ et TRIPLE H quittent côté jardin. Ils reviennent quelques instants plus tard, côté jardin, avec JIMMY HAVOC.

[CHOEUR] - JIMMY HAVOC. L’homme le plus dangereux d’Angleterre. JIMMY HAVOC. L’ancien champion Intercontinental et actuel champion par équipe. JIMMY HAVOC.

[JIMMY HAVOC] Robert Pattinson - Ooooh…. Ooooh… Comme la vie est triste. Je suis… Je… Un instant... Abraham… Pourquoi je dois jouer de cette façon? Et pourquoi j’ai autant de maquillage noir autour des yeux?

Toujours derrière la régie, Abraham se lève et projette bien fort pour qu’on l’entende sur scène.

[The Champ] Abraham Kennedy - Robert… Le trailer du prochain Batman m’a tout simplement inspiré. Sois triste, c’est tout! On revient au texte!

[JIMMY HAVOC] Robert Pattinson - Hum… Oooh…. Oooh… Comme la vie est triste. Je suis victime des circonstances. Je n’ai aucun pouvoir sur ma destinée. Je suis à la remorque des décisions des autres, ami ou ennemi. Où me mènera le monde?

JIMMY HAVOC tombe à genou et cri au désespoir. ABRAHAM KENNEDY s’approche et lui relève la tête en le prenant par le menton.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - ARRÊTE! Arrête de te plaindre petit Jimmy. Arrête de jouer à l’homme blasé qui teint de ridicule son quotidien et ses interventions. La solution est pourtant simple et accessible. Reprends le contrôle de ta destinée et arrête de la remettre entre les mains des autres autour de toi. D’abord, de ton clan ou de ceux que tu proclames tes frères d’armes.  Je te martèle la même chose, maintes et maintes fois depuis des mois, mais tu fais la sourde oreille. Tu refuses obstinément de voir la vérité en face. Tu veux que les autres te prennent en pitié, mais tu ne fais rien pour te sortir de ce moule pathétique que tu as toi-même forgé et accepté au fil des semaines et de mois. Peut-être parce que tu t’y plaît après tout. Que tu as peur d’avoir le pouvoir qui vient avec le plus fondamental des besoins de l’homme : le contrôle de sa propre vie. Ensuite, l’association avec les frères Cueto. Encore et toujours à remettre ta destinée entre les mains d’un homme en qui tu n’as même pas confiance. Avec qui tu t’associes par nécessité… Ou devrais-je dire par peur.  Parce que oui, il faut avoir peur pour s’associer à un homme sans parole comme Dario Cueto. Peur de se faire encore surclasser par des hommes plus talentueux, plus efficace et définitivement plus habileté à remporter le duel qui approche entre nos deux clans. Cette défaite, c’est une fatalité, peu importe l’identité de tes comparses. Arrête. Arrête de te moquer des autres alors que tu es propriétaire d’une maison de verre. Deviens l’homme et le combattant que tu rêves d’être et n’envie plus ce que les autres possèdent.

[CHOEUR] - ARRÊTE!

ABRAHAM KENNEDY pousse JIMMY HAVOC. Ce dernier s’effondre au sol, sans aucune retenue.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Ramenez cette larve d’où elle vient et apportez moi notre prochain adversaire.

[TAZZ] Peter Dinklage - Oui maître.

[TRIPLE H] Sean Bean - Oui maître.

TAZZ et TRIPLE H prennent JIMMY HAVOC par les bras et sortent côté court. Ils reviennent avec SABU en le poussant sur une chaise roulante. SABU porte une perruque défraîchie sur la tête.

[CHOEUR] - SABU. La légende déchue. SABU. Le champion par équipe. SABU.

[SABU] Ian McKellen - Aïe… Je suis vieux. J’ai mal au dos. Je ne veux pas de cette gloire et de cet or qui corrompt l’esprit de tous les membres de la compagnie, exception fait de ma propre personne. Aïe… Mon dos. Fuck toute.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Ai-je bien entendu Sabu? Tu ne veux pas mettre la main sur la gloire et l’or de la WWWF?

[SABU] Ian McKellen - Oh non…

ABRAHAM KENNEDY sort une pièce d’or de son pagne.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Et bien, tu n’en auras qu’à faire de cette vulgaire pièce dans ce cas.

ABRAHAM KENNEDY lance la pièce au sol. SABU se lève d’un bond et atteint vivement la pièce tombée au sol.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - ARRÊTE! Ah! Ah! Je t’ai eu Sabu! Tu es tombé dans mon subterfuge comme l’aurait fait le vieux Pantalone dans l’une de ces vieilles pièces moribondes de Commedia Dell’Arte. Tu commences finalement à dévoiler ton véritable visage, toi qui s’évertue à mentir au monde entier depuis des mois! Le vrai Sabu n’est pas celui qu’il prétend être. Il ne l’a jamais été. Et seul moi, Oh grand Abraham Kennedy devant l’éternel, est parvenu à voir clair dans ton jeu depuis le tout début. Tu abandonnes quelques victoires et quelques réussites au quotidien pour tenter de nous faire croire que tu n’en as rien à cirer de la gloire. Mais, cet écran de fumée te sert à n’avoir yeux que pour la plus grande part du butin. Si tu ne veux pas obtenir de reconnaissance, dis-moi Sabu, pourquoi avoir intercédé durant un Road Rage pour réclamer une chance au titre Undisputed? Et surtout… Pourquoi avoir mis sur les tablettes tes fidèles amis, Thomas Drake et Jun Kasai, pour faire place à Matanza Cueto dans votre équipe? Quel message lances-tu à tes collègues? Comment peuvent-ils te regarder dans les yeux, toi, leur chef non proclamé, lorsque tu leur demanderas te suivre à nouveau dans ta croisade contre le monde entier? Comment peux-tu rester crédible dans ta quête lorsque tu sacrifies des vaillants soldats au détriment de Cueto? Parce qu’il vous offre une meilleure chance de nous battre. La victoire est-elle, finalement, importante au point de tout sacrifier en ce que l’on croit et en ce que l’on défend depuis des mois? Acceptes-tu, finalement, de montrer ton côté perverti à l’or, la richesse, les titres et la gloire? Acceptes-tu, finalement, d’être toi-même? Arrête de cacher ton vrai visage.

[CHOEUR] - ARRÊTE!

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Ramenez ce fourbe d’où il vient et amenez moi notre dernier adversaire.

[TAZZ] Peter Dinklage - Oui maître.

[TRIPLE H] Sean Bean - Oui maître.

TAZZ et TRIPLE H prennent SABU par les bras et l’assoit dans sa chaise roulante. Ils sortent côté jardin. Ils reviennent avec MATANZA CUETO et DARIO CUETO.

[CHOEUR] - CUETO. La plus grande brute que la fédération n’ait jamais connu. CUETO. Le champion Intercontinental. CUETO.

[MATANZA CUETO] Mark Ruffalo - Euh… Pourquoi je dois tenir un gros carton avec le visage de Matanza au dessus de ma tête?

Abraham se lève à nouveau de son poste derrière la régie et s’adresse aux acteurs sur scène.

[The Champ] Abraham Kennedy - Mark… Mark… Tu as joué Hulk dans quoi? Dix films? C’est le même principe. Joue un gros monstre sans cervelle. C’est la raison pour laquelle je t’ai demandé à toi de jouer ce rôle. Concentre toi sur le texte.

[MATANZA CUETO] Mark Ruffalo - Quel texte?

[The Champ] Abraham Kennedy - LE texte Mark.

[MATANZA CUETO] Mark Ruffalo - Okay… Argh! Argh!

[DARIO CUETO] Peter Capaldi - Bien dit mon frère. L’inéluctable moment est d’une précision chirurgicale et l’abysse de mes pensées rejoint celle d’un vide sidérale face à la romance qu’un coyote et une chèvre peuvent vivre sous le chaud soleil du désert fatal de mon imaginaire soif de vivre sans pareil aux liens qui sont tissés par un jeune enfant et une mère qui se retrouvent accroupi dans un buisson face à deux voisins aux regards écarlates qui…

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - ARRÊTE! Arrête ce discours insensé Dario et, de grâce, concentre-toi sur l’essentiel. Tu as l’art, la fâcheuse habitude, d’endormir ton auditoire avec un vocabulaire recherché, mais vide de sens. Mais bon… Comme à l’habitude, tu ne m’écouteras pas… Trop occupé à me haïr et à me détester du plus profond de ton âme. Vas-y. Époumone toi avec ton incohérence crasse si tu le désires. Accumule les échecs lamentables face à moi, Abraham Kennedy le sublime. Pendant que tu craches ton venin sur moi, j’enchaîne les réussites que tu n’as pas. Je vogue au sommet de la chaîne alimentaire de la WWWF et la seule chose que tu réussis bien, c’est de finir deuxième. Encore et toujours deuxième. Mais plutôt que de chercher une façon de me faire tomber de mon piédestal, tu cherches constamment des excuses pour tes échecs. Arrête. Fais face à la musique et trouve une façon de me battre. Je serai le premier à te féliciter. Et par pitié… Ne crois pas que l’association entre Sabu, Havoc et ton frère est le point de salut qui réglera ton fâcheux problème. C’est plutôt l’action d’un homme désespéré face à une situation désespérée. Tu ne fais que prouver que tu es à court de solution et que tu tentes, par tous les moyens possibles, mettre fin au cauchemar que je représente pour toi. Le seul rempart qui t’empêche d’avoir la main mise absolue sur la compagnie.

[CHOEUR] - ARRÊTE.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Ramenez ces rapaces d’où elles viennent et revenez prêts de moi, chers sujets.

[TAZZ] Peter Dinklage - Oui maître.

[TRIPLE H] Sean Bean - Oui maître.

TAZZ et TRIPLE H accompagnent DARIO ET MATANZA dans les coulisses côté jardin. Ils reviennent vers ABRAHAM KENNEDY.

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Triple H, approche toi de moi mon ami.

TRIPLE H s’approche de ABRAHAM KENNEDY. Ce dernier dépose une main compatissante sur l’épaule de TRIPLE H, sort un couteau de son pagne et poignarde violemment TRIPLE H.

[TRIPLE H] Sean Bean - Mais… Pourquoi?

[ABRAHAM KENNEDY] Jamie Foxx - Parce que Hunter… Ton personnage est joué par Sean Bean et cette histoire fera beaucoup plus de sens s’il meurt avant la fin. Et puis, c’est ce que tous nos ennemis croient et souhaitent. Que l’un de nous trahisse l’autre. Je ne fais que donner à la plèbe ce qu’elle désire.

[TRIPLE H] Sean Bean - Argh…

[CHOEUR] - MEURT. MEURT TRIPLE H. MEURT.

TRIPLE H tombe au sol, mort. La lumière s’éteint progressivement sur ABRAHAM KENNEDY et TAZZ. Les rideaux rouges se ferment.