[Un vieil ami] Retour partie IV

29 mars 2020, 10h38 - Boston, Massachussets

L’avion d’Abraham Kennedy venait de se déposer au Boston Logan International Airport . L’Américain avait pris l’un de ses nombreux taxis qui attendent à la sortie du terminal, dans le but de transporter les voyageurs désirant se rendre en ville.

Abraham Kennedy :Bonjour. Pouvez-vous m’amener à South Boston?

Chauffeur de taxi : Aucun problème.

Le chauffeur met sa voiture en marche. Son regard passe machinalement de son rétroviseur à la route. Abraham ne remarque pas la manège du chauffeur, trop occupé à réfléchir au 48 dernières heures et à ce qui l’attend dans les prochaines semaines. Kennedy se fait sortir de ses réflexions par le chauffeur qui lui adresse la parole pour la première fois.

Chauffeur de taxi : Qu’est-ce que vous venez faire à Boston?

Abraham Kennedy :Je viens voir un vieil ami.

Chauffeur de taxi : Est-ce que… Est-ce que vous êtes… Abraham Kennedy?

Abraham Kennedy :En chair et en os.

Chauffeur de taxi : Je suis un grand fan Mr. Kennedy. Votre dernier film, Lonely Consort était excellent. Pensez-vous qu’il y aura une suite?

Abraham Kennedy :On ne sait jamais… Ce sera à Steven Spielberg et au studio d’en décider! Si on m’appelle et que le scénario tient la route, je vais dire oui.

Chauffeur de taxi : Je suis bien content de l’entendre!

La route se poursuit en silence, le chauffeur de taxi semblant intimider par la présence d’une grande vedette dans son automobile.

Chauffeur de taxi : Avez-vous une adresse précise?

Abraham Kennedy :Oui, la voici.

Abraham tend un petit bout de papier chiffonné.

Chauffeur de taxi : Ah! Je sais où ça se trouve. On est presque arrivé.

Quelques instants plus tard, le taxi s’arrête face à une vieille maison de ce quartier ouvrier de Boston.

Abraham Kennedy :Combien je vous dois?

Chauffeur de taxi : C’est gratuit Mr. Kennedy. Ça été un honneur pour moi de vous transporter.

Abraham Kennedy :Je ne peux pas accepter… Voyons, vous avez parcouru la moitié de la ville… Donnez-moi vos coordonnés et je vous fais parvenir des billets VIP pour l’avant-première de mon prochain film. Est-ce que c’est beau pour vous?

Le chauffeur semble emballé par la proposition d’Abraham et lui partage les informations nécessaires, que l’acteur transcrit sur son cellulaire. Les deux hommes se serrent la main et Abraham quitte le véhicule. Il se trouve face à la maison, vieillie et en décrépitude.

Abraham Kennedy :Mais qu’est-ce que je viens faire ici… C’est ridicule…

Kennedy s’avance et pousse la vieille clôture de métal qui avait bien besoin de WD-40. Il avance dans l’allée menant à la maison de brique rouge et monte les escaliers menant à l’entrée. Chaque pas fait craquer le vieux bois, menaçant de céder sous le poids du lutteur. Devant la porte, Abraham tente d’appuyer sur la sonnette, mais voit que celle-ci pend au bout d’un fil électrique, inutilisée depuis un certain temps. Il se résout donc à cogner à la porte. Rien. Il cogne à nouveau. Il entend quelqu’un qui se remue à l’intérieur de la maison. Des bouteilles de vitres vides s’entrechoquent et ajoutent au vacarme. Finalement, la porte s’ouvre et un homme se tient dans le cadre de la porte. Seule la porte moustiquaire sépare les deux hommes et empêche de voir qui est la résident de la maison. Un long silence s’installe.

??? :Qu’est-ce que tu viens faire ici?

Abraham Kennedy :Je me posais la même question… J’ai une offre à te faire…

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